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16 février 2015
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Frédéric Savard
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Par Frédéric Savard, Rédacteur en chef

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Il ne faut que très peu de temps aux abords de la piscine pour se rendre compte que le hockey sous-marin est un sport intense et n’a absolument rien à voir avec un sport du dimanche, même si on y joue le dimanche soir. Pour pratiquer ce sport, il faut bien sûr aimer l’eau et nager correctement, mais nul n’est obligé d’être un Michael Phelps pour avoir du plaisir et pour performer éventuellement. Le hockey sous-marin est un sport technique qui favorisera un joueur ou une joueuse avec du souffle, un bon maniement de rondelle et un bon sens du jeu, donc de sa situation dans la piscine. Et puis comme Marc, un joueur aguerri le mentionne : «Avec les palmes, c’est surprenant comment on prend de la vitesse on nage plus facilement. Avec seulement quelques battements de jambes, on est déjà rendu pas mal loin».

Guillaume Fortin, un joueur de 10 ans d’expérience considère de son côté que la persévérance est la clé du jeu. «C’est un sport de crinqués! Il faut avoir de la détermination pour s’améliorer, parce que personne ne devient bon automatiquement. C’est un sport où il y a plusieurs éléments à maîtriser. Pour nous, ce qui compte c’est de s’amuser. Nous jouons pendant environ une heure et nous ne comptons même pas les points. Le score ce n’est pas ça qui importe, l’important c’est de jouer».

Les règles en gros

En situation de match arbitré, comme dans un tournoi par exemple, deux demies de 15 minutes sont disputées. Six joueurs de chaque équipe se retrouvent dans la piscine en même temps. Chaque équipe se place à une extrémité de la piscine alors que la rondelle repose au centre. Lorsque le signal est donné, les joueurs des deux équipes se dirigent frénétiquement vers le centre pour remporter la mise au jeu et incidemment s'emparer de la possession de la rondelle. Quand une des équipes a marqué un but, les joueurs vont se replacer aux extrémités en attente de la prochaine mise au jeu. En plus des six joueurs par équipe qui sont à l’eau, il peut évidemment y avoir jusqu’à quatre remplaçants qui se trouvent sur le bord de la piscine pour un changement éventuel avec un joueur fatigué. Il n’y a pas de gardien de but à proprement parler au hockey sous-marin, mais plutôt des arrières qui font office de défenseurs du but. Une formation régulièrement employée est le 3-3, qui consiste en trois attaquants et trois arrières.

Le matériel

L’équipement pour jouer au hockey sous-marin est passablement épuré. Un maillot de bain bien évidemment, un bâton, une rondelle, un gant de protection pour la main qui tient le bâton, un casque de waterpolo, des palmes, un masque de plongée et un tuba. Il faut également un but de chaque côté. Les buts de hockey sous-marin ont l’allure d’une équerre en acier inoxydable d’une dizaine de pieds de long avec deux parois de près d’un pied. La partie inférieure de l’équerre est constituée d’une cuvette peu profonde sur toute la longueur, seulement pour contenir la rondelle et confirmer qu’il y a bel et bien but.

Une belle fraternité

À Rimouski pour le hockey sous-marin, c’est le dimanche et le jeudi soir que ça se passe. «Le dimanche, il y a plus de monde, nous jouons à 6 contre 6 alors que le jeudi c’est généralement 4 contre 4» dit Guillaume Fortin. Hier, chacune des deux équipes était composée de neuf joueurs, donc trois joueurs étaient disponibles pour faire des changements, ce qui a permis à tout le monde de souffler plus librement et de ne pas passer tout le match dans l’eau.

Marc Denis, un joueur élite qui a été invité aux Championnats du monde l’an passé par l’équipe canadienne, aime bien l’ambiance qui prévaut les dimanches soirs à la piscine Pierre-Harvey.

«J’ai beaucoup joué à Québec et disons que ce n’est pas du tout la même atmosphère. C’est très compétitif, si tu as plus de difficulté, tu te le fais dire assez vite. Mais ici c’est bon enfant, on s’amuse. La performance n’a pas d’importance. On accepte tout le monde qui veut essayer. Les joueurs plus expérimentés épaulent les débutants, mais il n’y a pas de pression. De toute façon, dans une équipe de hockey sous-marin, un joueur vedette ne peut pas faire la différence tout seul parce qu’il doit remonter à la surface un moment donné. Il faut un bon sens du jeu et que tout le monde contribue». C’est le cas de le dire, le hockey sous-marin est un sport où la profondeur dans l’équipe est très importante.

Patrick Fortin, le frère aîné de Guillaume a repris la gestion de la ligue après le départ d’un pilier de celle-ci vers Sherbrooke. «C’est Sylvain Martineau qui a parti ça ici. Moi j’ai commencé à jouer en secondaire 5. J’ai 36 ans et je n’ai jamais vraiment arrêté». Patrick est un gars humble et posé qui ne se vantera pas de ses faits d’armes, mais il a participé aux Championnats mondiaux à deux reprises. Une fois en Nouvelle-Zélande et une autre en Afrique du Sud. Patrick assume un rôle de mentor et sa première priorité est la démocratisation du hockey sous-marin à Rimouski pour que le sport se perpétue le plus longtemps possible. «Le hockey sous-marin n’est pas pratiqué dans beaucoup de villes au Québec. On ne veut pas juste se retrouver avec un cercle fermé de quatre ou cinq joueurs réguliers. On veut avoir de la relève. Les débutants, les intermédiaires comme les avancés sont les bienvenus».

Du sport, du social et de l’amour

Caroline Vanier, qui joue maintenant depuis cinq ans au hockey sous-marin, témoigne du fait que c’est pour tout le monde. «Quand j’ai commencé, je nageais un peu dans tous les sens et je n’arrivais pas à descendre au fond. Maintenant ça va bien. Il faut se donner au moins un mois d’essai pour voir si on aime ou pas. Je pratique la danse et le hockey sur glace et pour moi le hockey sous-marin est le meilleur sport. C’est cardio, intense et les articulations sont préservées, parce que c’est dans l’eau».

Caroline a même rencontré l’amour au hockey sous-marin. Elle est maintenant mariée à Éric, un joueur de quelques 10 ans d’expérience. «Nous nous sommes rencontrés alors que je donnais des cours de plongée et ça s’est poursuivi ici au hockey sous-marin. Un an après ça devenait plus sérieux et nous sommes maintenant mari et femme» dit Éric avec un large sourire.

Les puissances du sport

Du côté féminin, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et le Canada sont les principales forces. Du côté masculin, la France, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande sont les nations dominantes.

En parlant de relève

Le groupe d’une vingtaine de réguliers de hockey sous-marin de Rimouski compte aussi une jeune joueuse étoile de 21 ans, Laura Bérubé. Elle participera cette année, en Espagne, aux Championnats du monde chez les moins de 23 ans. «Ce sera une très belle expérience. Nous serons deux québécoises, moi et une fille de Québec. Ça fait seulement deux ou trois ans que je joue. Je ne suis pas la meilleure en ce qui concerne le maniement du bâton, je pense que ma principale force est plutôt ma vitesse». Laura est actuellement à la recherche de commanditaires, elle qui organisera prochainement des activités pour lui permettre de financer ses voyages à travers le monde pour les différents tournois et championnats auxquels elle participera.

Si vous êtes intéressé à intégrer le dynamique groupe de hockeyeurs et hockeyeuses sous-marin de Rimouski, vous pouvez communiquer avec Patrick Fortin au [email protected] à n’importe quel moment de la saison qui se déroule généralement de septembre à juin. Le premier essai est gratuit. Par la suite, chacun paye 5$ par séance.   

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