Un sondage dévoile les raisons pour lesquelles des canadiens retardent la parentalité
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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — Un nouveau sondage suggère que la moitié des Canadiens de 18 à 50 ans qui prévoient avoir des enfants ont retardé leur parentalité, les répondants citant des raisons telles que l'incertitude financière, les difficultés à trouver un partenaire et le coût de la garde d'enfants.
Des chercheurs de l'Institut Angus Reid, basé à Vancouver, ont interrogé en ligne 1300 adultes sans enfants de moins de 50 ans entre le 12 et le 18 septembre sur leurs projets de parentalité.
L'étude fait suite à une publication de Statistique Canada montrant que le taux de fécondité du pays a atteint un nouveau plus bas historique pour la deuxième année consécutive.
L'agence gouvernementale a annoncé à la fin du mois dernier que le taux de fécondité était de 1,26 enfant par femme en 2023.
Un répondant sur cinq a déclaré au sondeur qu'il prévoyait définitivement avoir au moins un enfant, tandis qu'un sur trois l'envisage.
Parmi les 689 personnes interrogées qui prévoient d'avoir un enfant, 52 % ont déclaré qu'elles auraient préféré avoir des enfants déjà.
«L'une des choses qui se passe, c'est que nous ne cessons de retarder le moment d'avoir des enfants, et certaines de ces personnes n'ont jamais le temps d'avoir des enfants», relève Dave Korzinski, directeur de recherche à l'institut Angus Reid. «Il est important de comprendre et de répondre à leurs préoccupations», ajoute-t-il.
«Vous pourriez donc intégrer ce groupe et commencer à augmenter un peu le taux de fécondité, même si vous ne parvenez pas à convaincre les personnes qui disent que ce n'est tout simplement pas quelque chose qu'elles souhaitent pour leur vie.»
Deux personnes interrogées sur cinq qui prévoient de devenir parents ont déclaré avoir retardé le moment d'avoir des enfants en raison de préoccupations concernant la sécurité financière, tandis qu'un pourcentage similaire a déclaré qu'elles attendaient le bon partenaire.
Deux tiers des 487 adultes qui ne prévoient pas de devenir parents disent que ce n'est «tout simplement pas quelque chose qu'ils souhaitent» pour leur vie, tandis qu'un quart a cité le coût de la garde d'enfants comme un facteur contributif.
«Il faut une population qui remplace celle qui vieillit et quitte la population active», fait valoir M. Korzinski.
Cela permet en partie de maintenir l’économie, dit-il, mais c’est aussi essentiel pour financer les programmes sociaux pour les personnes âgées, comme la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada.
«Le nombre de Canadiens qui rejoignent le club des 65 ans et plus est environ six fois plus élevé que le nombre de Canadiens qui rejoignent la population des 0 à 14 ans», pointe le chercheur.
«Nous sommes donc vraiment en train de nous retrouver avec une population plus âgée, ce qui crée des difficultés pour garantir que nous pouvons offrir un niveau de vie satisfaisant.»
L’immigration est une autre façon de faire face à la diminution de la main-d’œuvre, mais M. Korzinski souligne un mouvement croissant visant à limiter le nombre d’immigrants entrant au Canada dans le but de freiner la crise du logement. Par exemple, le gouvernement fédéral a promis de réduire le nombre de visas d’étudiants internationaux qu’il traite dans les années à venir.
Le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien (CCRI) estime que les sondages en ligne ne peuvent pas se voir attribuer une marge d'erreur, car ils ne sont pas échantillonnés de manière aléatoire.
Nicole Thompson, La Presse Canadienne