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Un juge du Manitoba donnera son verdict au procès d'un meurtrier en série

durée 09h20
11 juillet 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

WINNIPEG — Un juge doit rendre sa décision jeudi dans le procès pour meurtre au premier degré d'un homme qui a admis avoir tué quatre femmes à Winnipeg.

Les avocats de Jeremy Skibicki soutiennent qu'il ne devrait pas être déclaré criminellement responsable et affirment qu'il souffrait de schizophrénie au moment des meurtres, en 2022.

Mais les procureurs de la Couronne plaident qu'il avait la capacité mentale et la conscience nécessaires pour commettre et dissimuler les meurtres.

Ils estiment que les meurtres avaient des motivations racistes et affirment que l'homme de 37 ans avait ciblé des femmes autochtones dans les refuges pour sans-abri.

L’affaire a suscité des appels aux gouvernements et aux organisations pour qu’ils s’attaquent au problème persistant des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.

Un verdict de meurtre au premier degré entraînerait automatiquement une peine d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, tandis qu'un verdict de non-responsabilité criminelle signifierait que Skibicki serait détenu dans un hôpital jusqu'à ce qu'une commission d'examen détermine qu'il ne constitue plus une menace pour le public.

Lors du procès, qui a duré des semaines, deux psychiatres légistes ont présenté des motivations opposées pour les meurtres des quatre femmes: Morgan Harris, âgée de 39 ans; Marcedes Myran, âgée de 26 ans; Rebecca Contois, âgée de 24 ans; et une femme non identifiée qu'une communauté autochtone a nommée Mashkode Bizhiki'ikwe, ou Buffalo Woman.

Mme Contois était de la Première Nation d’O-Chi-Chak-Ko-Sipi, et Mmes Harris et Myran étaient de la Première Nation de Long Plain. Toutes les trois vivaient à Winnipeg lorsqu'elles ont été tuées.

La seule preuve dont dispose la police indiquant l'identité de Buffalo Woman est l'ADN trouvé sur le revers de la veste d'une femme.

Désaccords sur l'état mental

Le docteur Sohom Das, qui a témoigné pour la défense, a déclaré que Skibicki s'était senti obligé de tuer les femmes parce qu'il était en mission pour Dieu et qu'il avait entendu des hallucinations auditives le poussant à tuer.

Le docteur Das a déclaré que Skibicki savait à l'époque que ces meurtres étaient légalement répréhensibles, mais qu'il n'avait pas la capacité de savoir qu'ils étaient moralement répréhensibles.

Le tribunal a appris que Skibicki avait des antécédents de maladie mentale, notamment de dépression, de trouble de la personnalité limite et de pensées suicidaires. Mais il n’avait jamais reçu de diagnostic de schizophrénie.

Le docteur Gary Chaimowitz, un expert nommé par la Couronne, a déclaré que Skibicki souffrait probablement de troubles antisociaux et de toxicomanie, mais qu'il ne souffrait pas de troubles de santé mentale majeurs actifs au moment des meurtres.

Le docteur Chaimowitz croit que Skibicki a été poussé à tuer en raison de son intérêt sexuel pour les morts.

Des restes retrouvés en 2022

Les meurtres ont été révélés en mai 2022, lorsqu'un homme à la recherche de ferraille a trouvé les restes partiels de Mme Contois dans une benne à ordures du quartier de Skibicki. D'autres restes de la femme ont été découverts dans une décharge municipale le mois suivant.

Lors d'un interrogatoire de police, Skibicki a admis avoir tué Mme Contois et les trois autres femmes. Il a déclaré que les meurtres étaient à motivation raciste et a cité les croyances de la suprématie blanche.

Le tribunal a appris qu'il avait agressé les femmes, les avait étranglées ou noyées et commis des actes sexuels sur leur corps avant de les jeter dans les poubelles.

Buffalo Woman a été tuée en mars de la même année. Mmes Harris et Myran ont été tuées en mai.

La Couronne ne croit pas qu'il y ait d'autres victimes.

En 2022, la police a déclaré qu'elle pensait que les restes de Mme Harris et Myran avaient été emmenés dans une autre décharge en dehors de la ville, mais qu'une fouille sur ce site serait trop complexe et dangereuse.

Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour exiger une fouille de la décharge de Prairie Green. Les gouvernements fédéral et manitobain ont récemment engagé un total de 40 millions $ pour des recherches qui devraient commencer à l'automne.

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Le gouvernement fédéral dispose d'une ligne de soutien pour les personnes touchées par le problème des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées: 1-844-413-6649. La ligne d'assistance Hope for Wellness, avec un soutien en cri, en ojibway et en inuktitut, est également disponible pour tous les peuples autochtones du Canada: 1-855-242-3310.

La Presse Canadienne