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Un député libéral sanctionné dénonce un «double standard» qui profiterait à Poilievre

durée 11h59
9 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Un député libéral qui a été privé de son droit de parole aux Communes par la présidence de la Chambre pendant plus de six mois juge injuste que la même sanction ait été appliquée au chef conservateur Pierre Poilievre pendant une seule journée.

«Il y a un double standard dans la Chambre non seulement avec cette décision (…), mais en général. M. Poilievre est constamment là dans la Chambre à insulter d’autres députés, à mentir, à dire des choses inappropriées (…) et la plupart du temps, il n’y a aucune conséquence», a dit mercredi l'élu libéral Yvan Baker.

Ce dernier a été tenu au silence en Chambre depuis mars dernier, quand il a refusé de retirer ses propos accusant M. Poilievre de céder à une frange pro-Vladimir Poutine dans son parti. Il doit retrouver son droit de parole en Chambre mercredi.

En sanctionnant mardi M. Poilievre pour une journée, le président de la Chambre, Greg Fergus, a cité en exemple la punition qu'avait reçue M. Baker.

Ce dernier s'explique mal la durée manifestement plus courte de la sanction pour M. Poilievre. Il a noté que la décision de sa punition avait été prise par le vice-président de la Chambre, Chris d'Entremont, un député conservateur. M. Baker a affirmé que M. d'Entremont a subi des pressions du caucus conservateur pour y aller d'une sanction aussi sévère.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, qui a été visée par les paroles du chef conservateur lui ayant valu une sanction, estime aussi qu'il est insuffisant que M. Poilievre ne soit privé de parole en Chambre que pour une journée.

«Il a continué ses mensonges hier, il va continuer aujourd'hui et entre temps, il ne s'est toujours pas excusé», a-t-elle dit.

M. Poilievre a accusé lundi la ministre de «céder à des sympathisants du Hamas et au Parti libéral dans le cadre de sa campagne de leadership plutôt que de faire son travail».

Le chef conservateur reprochait à Mme Joly, durant la période des questions, de ne pas avoir saisi deux occasions qu'il lui avait précédemment données pour «condamner des chants antisémites terrifiants et de plus en plus communs que nous entendons dans les rues». Il venait de lire des slogans tels que «Israël disparaîtra bientôt» en lui demandant de les dénoncer.

La ministre Joly plaide qu'elle dénonce de tels propos «tous les jours». Lundi, elle avait répliqué à M. Poilievre en affirmant que la journée du 7 octobre, marquant le 1er anniversaire de l'attaque surprise du Hamas contre Israël ayant donné le coup d'envoi à la guerre qui sévit au Proche-Orient, était bien mal choisie pour «faire de la politique».

«Nous sommes tous, je l'espère, dans cette Chambre, contre toute forme d'antisémitisme et de discrimination et j'espère vraiment que mon collègue en face va s'excuser», avait-elle rétorqué. Ses collègues libéraux s'étaient alors levés et avaient applaudi à tout rompre.

M. Poilievre était ensuite revenu à la charge en soutenant que le 7 octobre est une journée de prédilection pour qu'«un gouvernement se tienne debout pour ce qui est juste».

Mardi, un porte-parole conservateur, Sebastian Skamski, a déclaré que M. Fergus montre des «biais partisans» en tentant de censurer des questions des conservateurs.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne

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