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Les premiers ministres frustrés par le manque de travail d’équipe avec Ottawa

durée 19h53
16 juillet 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Les premiers ministres des provinces et territoires canadiens ont déploré mardi ce qu’ils ont qualifié de manque de travail d’équipe de la part du gouvernement fédéral sur des dossiers importants, du logement aux programmes de cantines scolaires.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique est même allé jusqu'à affirmer que de travailler avec Ottawa peut donner l’impression de «se frapper la tête contre un mur».

Les premiers ministres des dix provinces et des trois territoires sont à Halifax pendant trois jours cette semaine, pour participer à la réunion d’été du Conseil de la fédération, organisée par le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston.

Mardi, le premier ministre de la Colombie-Britannique David Eby a affirmé aux journalistes que depuis des années, lors de ces rencontres de la fédération, lui et ses homologues réclamaient une rencontre avec le premier ministre Justin Trudeau.

«Cet appel reste sans réponse et je ne comprends pas pourquoi, car nous avons beaucoup de travail à faire ensemble», a expliqué M. Eby.

M. Houston a exprimé des sentiments similaires dans une lettre envoyée à M. Trudeau avant la conférence, demandant au premier ministre de «travailler avec nous dans un véritable partenariat» afin de raviver «l’esprit de collaboration de la fédération».

Provinces «contournées», services «dédoublés»

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a indiqué aux journalistes mardi que les provinces et les territoires sont très à l’écoute des besoins de leurs résidents et qu’ils souhaitent travailler plus étroitement avec Ottawa afin de s’attaquer aux problèmes majeurs.

«En tant que provinces et territoires, nous avons certaines choses qui sont entre nos mains, qui relèvent de notre compétence. Nous en savons beaucoup sur eux, nous savons ce dont nous avons besoin. Et nous avons des idées sur la façon de les aborder», a-t-il souligné.

«Donc, ce que nous avons demandé à Ottawa, c’est de s’associer avec nous sur ces choses et de travailler avec nous, et de ne pas essayer de nous contourner — comme cela peut parfois être le cas, comme nous le voyons dans certains projets de logement en cours.»

L'un des programmes fédéraux qui suscitent la colère des provinces est le Fonds d’accélération du logement, par lequel Ottawa distribue de l’argent pour le logement directement aux villes et aux municipalités, contournant les gouvernements provinciaux.

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, qui a vivement critiqué ce fonds, a mentionné mardi qu’un manque de collaboration avait entraîné le dédoublement d’autres programmes comme les soins dentaires, l’assurance-médicaments et le programme de repas scolaires.

Dédoubler ces services signifie que «les contribuables paient deux fois plus de fonctionnaires pour mettre en œuvre le programme, ce qui signifie que les fonds ne vont pas aux personnes qui en ont besoin», a-t-elle dit.

«Ce que nous préconisons, c’est de travailler avec nous. Si vous souhaitez nous aider à partager les coûts, utilisez notre architecture et fournissez un financement afin que nous puissions étendre les programmes», a-t-elle affirmé à l'attention d'Ottawa.

Exaspération générale

Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, a reconnu qu’il existait un sentiment général d’exaspération parmi ses pairs lorsqu’il s’agit de travailler avec Ottawa. «Tous les premiers ministres réunis, je pense que nous sommes assez frustrés dans ce domaine, mais nous voulons travailler avec le gouvernement fédéral», a affirmé M. Ford aux journalistes, mardi.

David Eby a dit qu’il pensait que des progrès pourraient être réalisés si Justin Trudeau rencontrait les premiers ministres et élaborait un plan de collaboration.

«Il ne s’agit pas d’argent. Il ne s’agit pas de financement supplémentaire, mais de savoir si nous pouvons nous coordonner à l’échelle nationale dans ces domaines d’intérêt commun. Et c’est là que nous avons parfois l’impression de nous cogner la tête contre un mur», a-t-il lancé.

Le cabinet du premier ministre n’était pas immédiatement disponible pour commenter.

Lyndsay Armstrong, La Presse Canadienne